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Journal de famille 1902-1918

Très malade et sentant la fin approcher, Pierre Dupont demande à sa fille aînée, Cécile, de maintenir l’Union de la famille. Après sa mort, le 21 janvier 1902, ses 16 enfants (sur 22) encore en vie, décident de tenir un journal de famille, sous forme d’une correspondance circulaire.

 

Le 11 juillet 1902, Cécile, 39 ans, lance le 1er n° du « Messager de St Saulve » :

          « Plaçons d’un commun accord ce journal sous la protection du Sacré-Cœur comme notre cher Papa y avait placé notre maison de St-Saulve, nous continuerons ainsi ses traditions, gardant entre nous une étroite union que resserrera encore cette petite feuille, messagère des joies, des craintes, des chagrins, hélas ! de chacun d’entre nous. 

         Le Messager de St-Saulve doit faire le tour de la famille dans l’ordre suivant : Cécile, Pierre, Albert, Henri, Caroline, Marie, Jacques, Gonzague, Charles, Claire, Lucie, Henriette et Maman qui voudra bien nous donner des nouvelles de Loulou et des petits frères et sœurs. Maman me renverrait le tout, j’ai été chargée de centraliser les feuilles. »

 

Lorsque la Guerre de 14 jette sur les routes de l’exil la famille Henry-Dupont, habitant dans les Ardennes à Pouru St Remy tout près de la frontière belge, Cécile cache en toute hâte sa correspondance dans l’usine de son mari. Le précieux Messager fut épargné !

        Cécile, Messager de St Saulve du 13 janvier 1917 :

       « En faisant des travaux dans l'usine on a découvert la cachette dans laquelle se trouvaient les lettres (…) mon beau-frère Alphonse a pu faire transporter le tout chez lui, il n'y manquait rien.  »  

 

Ces missives, plutôt bien écrites et souvent très drôles, mêlent marques d’affection, nouvelles des enfants et des malades, piques d’humour, désaccords politiques, petites annonces et bons conseils en tout genre : ameublement, jardinage, bonnes, soin aux chevaux…

On prie aussi beaucoup les uns pour les autres : pour les examens des enfants, pour les malades, pour l’aboutissement de projets immobiliers ou autres. Et nombreux sont ceux qui feront le pèlerinage à Lourdes en passant par Buzy où vit Pedro, le frère aîné, éleveur de chevaux, revenu depuis peu d’Argentine...

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